Symponie en bleu et blanc
Danièle Seguin
Ô la gloire automnale à saveur estivale!
Il règne sur la terre, par la brume estompée,
Une paix veloutée, vespérale douceur
Qui calme la douleur et dorlote l’espoir.
Fragile oiseau des mers posé au ras des flots,
Une voile blanche, au loin, rehausse l’azur.
Frémissante, elle offre sa beauté virginale
Rappelant à mes yeux des souvenirs limpides.
Miracle! Pouvoir palper, humer, recueillir
Un instant encore, la vibrante tiédeur
De ce jour embaumé d’effluves attardés,
Pour les sens, ô l’exquise titillation!
La nature s’est parée pour une dernière offrande;
Tout repose dans une céleste lumière
Dont les rayons raniment mon cœur dévasté
Et donnent aux oiseaux le désir de chanter.
Mais ce n’est qu’un sursis avant la peine ultime,
Dernier bercement de mes rêves meurtris.
Pourquoi ai-je quitté les rivages helléniques
Où bleu et blanc éternellement harmonisent.
